Mercredi 17 mai à 19h. :
Les élèves de 1ères spécialité théâtre jouent à La Criée !
L’éveil de demain : Création collective des 1ères spécialité théâtre du lycée Joliot-Curie d’après L’Éveil du printemps de Frank Wedekind
Durée approximative : 1h15
Gratuit sur réservation
Théâtre de la Criée, Marseille
Avec :
Arnaud-Mamoghli Meïssane, Bergeon-Perez Lily, Beschmout Emma, Blot Defrance Cassandra, Cesari serena, Chiousse-Bernardi Julie, Coniglio Eliott, De Sousa Correa Kevinny, Deudon-bonnell Sarah, Didier-Fontaine Lana, Gauthier Toscane, Jaine Clara, Larach-Gorbenko Zakarias, Lajkic Marko, Mischler Matt, Neve Martha, Rieny-Boulle Arthur, Ruel Esther, Samake Marissa, Schnell Luna, Tremlet Salomé, Vengeon Lise.
Emmené.es par Manon Worms.
Regard extérieur Delphine Dieu.
F. Wedekind, dramaturge et poète allemand, écrit L’Éveil du printemps en 1891. Censurée pour atteinte à la pudeur pendant une quinzaine d’année, cette tragédie enfantine, comme la nomme son auteur, nous fait découvrir Wendla, Théa, Martha, Ilse, des jeunes filles en proie à la découverte de leurs désirs et avides de réponses sur leur vie future. Tout comme Melchior, Moritz, Jeannot, Ernst, Otto, Georg et Robert, de jeunes garçons confrontés à l’émergence de leur sexualité. Le monde adulte est évoqué à travers leurs yeux : parents, professeurs, prêtre...
Les personnages sont donc des élèves en pleine puberté dans la société prussienne, rigoriste et puritaine de la fin du 19ème siècle. Leurs questionnements semblent naïfs et ridicules, puisque signes d’une éducation qui refuse de dire la vérité aux adolescents, qui refuse de répondre naturellement à leurs légitimes interrogations : quel est donc ce changement dans notre corps ? Quelles sont ces nouvelles sensations ? Pourquoi ignorons-nous tout sur le corps de l’autre sexe ? Qu’est-ce que l’amour ? Le désir ? Comment les enfants viennent-ils au monde ? Quel peut-être le sens de nos existences ? De l’école et de tous ces devoirs à faire ?
Derrière cette fausse candeur, l’humour est mêlé de violences que subissent ces adolescents. Le mal-être et la souffrance de ces jeunes nous ont touchés car nous y avons perçu des échos avec des problématiques encore très actuelles.
C’est pourquoi nous avons choisi une esthétique qui tente de mélanger l’évocation de ce moment lointain : l’Allemagne austère et pétrie de tabous de la fin du 19ème siècle dans un lycée religieux et la référence à notre univers.
Si loin, si proche...
Le titre de la pièce de F. Wedekind, L’Eveil du printemps, évoque l’idée d’un renouveau, d’un nouveau départ mais aussi d’une prise de conscience brutale. Le printemps, joyeux et assumé, c’est quand ?
C’est demain.
Cette tragédie reprend les grands maux de notre société, derrière l’insouciance et l’humour prônés par le dramaturge se cache une vérité troublante et cruelle.
Cela renvoie à un éveil de la conscience qui s’étend de génération en génération et cela permettra, nous l’espérons, de sensibiliser les spectateurs et de montrer notre vision de la vie en tant qu’adolescents.
La cohésion de la troupe, avec ses 22 élèves, a permis que nous travaillions tous ensemble pour imaginer une scénographie, des idées de lumières, de sons, de musique, de costumes, de chorégraphies. Le travail collectif, l’écoute et l’entraide nous ont aidé à faire notre « revisitation » de cette tragédie enfantine.
Chacun.e a apporté ses idées, ses interprétations du texte, ses désirs de chanter, de danser, d’écrire, d’improviser à partir des scènes de cette étrange et inquiétante pièce, dont Freud a loué la dimension documentaire sur « l’histoire de la civilisation et des mœurs ». Toutes les expressions de l’art vivant ont été employées afin de transmettre une histoire lourde à porter de façon la plus poétique possible.
Avec spontanéité et fraîcheur, les jeunes comédien.nes se sont identifié.es et projeté.es dans ces personnages aux émotions complexes.
Travailler, monter et imaginer la transposition au plateau de ce texte au langage compliqué, pour nous aujourd’hui, c’est aussi lancer un cri de liberté, c’est, avec nos esprits encore présents au monde adolescent, donner à voir et à sentir la pression morale qu’exercent les parents sur leurs enfants, le monde adulte sur les jeunes ; cette nécessité de réussir pour devenir quelqu’un, de réussir pour être.
Il nous semble qu’aujourd’hui encore la voix des jeunes a un besoin impérieux de se faire entendre, d’exister.
Comptine brésilienne