Le passeport qui en dit trop
Actuellement, en France, faire refaire son passeport n’est pas une mince affaire, notamment pour les personnes adoptées, ou arrachées « sous X ». En effet, la crainte de révéler un secret familial à une personne qui fait une demande de passeport biométrique impose de multiples précautions par les mairies, qui doivent s’assurer que le demandeur connait bien sa situation. L’élaboration d’un passeport biométrique nécessite un acte de naissance intégral, qui indique entre autres si une personne est adoptée, qui indique même l’identité des parents biologiques si l’adoption a eu lieu avant 1966. Ainsi, des drames familiaux ont déjà eu lieu. A Lyon, le palais de justice a pris connaissance du cas d’un homme qui se serait suicidé après la lecture de son acte de naissance, qui lui aurait révélé son origine. Malgré toutes les précautions les mairies ne peuvent justifier les retards voire les refus d’un document auquel la personne a droit au motif qu’elle pourrait découvrir une vérité que l’on lui a cachée.
Pignol Frédéric, TES2
"Le Monde" du 28 Septembre 2006